Tu as une endométriose superficielle et tu ne comprends pas pourquoi tes douleurs sont aussi violentes? Certains te diront que tu n’as pas à te plaindre, car d’autres ont une endométriose plus avancée: «Que devraient-elles dire? », pourraient-ils te lancer. Tu n’as pas à te justifier, ni à culpabiliser! Comme indiqué, il existe autant d’endométrioses que de femmes atteintes.
Il est important de rappeler qu’il n’y a pas de corrélation entre l’intensité de la douleur ou le type d’endométriose. Une endométriose superficielle peut ainsi être très douloureuse, voire handicapante, du fait de la présence de nombreux nerfs. À l’inverse, une endométriose profonde peut parfois passer inaperçue. Il n’y a pas de profil type. Une information à ressortir la prochaine fois qu’on remet en cause tes ressentis. Quant aux symptômes liés à cette affection, ils sont multiples. Les connais-tu? Voici la liste des principaux.
Les principaux symptômes de l’endométriose
Il existe 5 grandes catégories de douleurs (les 5 D) qui doivent être considérées comme un signe clinique de l’endométriose.
1. Les dysménorrhées
Les dysménorrhées font partie des symptômes les plus connus de l’endométriose. Elles sont souvent importantes, mal calmées par les antalgiques habituels et ne cèdent pas avec l’arrivée des règles». Ce terme est employé pour désigner les douleurs en rapport avec les règles. 78% des femmes atteintes d’endométriose auraient des règles très douloureuses, selon une enquête menée par EndoFrance en 2020, auprès de 16000 patientes, en collaboration avec le laboratoire Gedeon Richter et l’institut Ipsos.
Elles se localisent au niveau du bas ventre, du bas du dos ou encore de la racine des cuisses. Parfois, et selon les cycles, comme c’est le cas pour moi et bien d’autres, elles peuvent précéder ou suivre les règles. Les dysménorrhées peuvent provenir autant d’une endométriose, que d’une adénomyose, que nous évoquerons plus tard.
2. Les dyspareunies
Les dysménorrhées s’accompagnent dans 50% des cas de dyspareunies profondes, qui désignent les douleurs ressenties pendant et après les rapports sexuels, au niveau du bas ventre. Elles sont dues au contact entre la verge du partenaire et le fond du vagin. Généralement, les lésions sont localisées près du vagin et vers la cloison recto-vaginale. Elles peuvent aussi être le signe de l’inflammation accompagnant une endométriose superficielle située en regard du fond vaginal ou encore d’une adénomyose sévère.
3. Les dyschésies et troubles du transit cataméniaux
Passer de la constipation à la diarrhée t’est coutumier? Bienvenue (ou malvenue) au club des dyschésies et autres troubles intestinaux (52%), qui regroupent les douleurs pour éliminer les selles, soit: l’alternance entre diarrhée et constipation, les ballonnements, les gonflements (ce fameux «endobelly» qui nous prive d’une partie de notre garde-robe une bonne partie du mois). Pour me sentir à l’aise, il m’arrive très souvent, je l’avoue, de déboutonner mon pantalon et de desserrer ma ceinture. J’alterne aussi avec différentes tailles de pantalon. Car, En fonction du cycle et de l’inflammation, on peut très facilement gagner deux ou trois tailles...
Notre image dans le miroir ne réfléchit qu’un mauvais reflet qui plombe notre moral pour la journée. J’ai parfois l’impression d’avoir le ventre d’une femme enceinte, ce qui réveille d’autant plus ma douleur de ne pas l’être réellement.
4. Les dysuries et pollakiurie
Comme 25% des femmes atteintes, faire pipi est pour toi un véritable calvaire? Tu souffres alors peut-être de dysuries. Elles désignent les douleurs urinaires, les difficultés et autres troubles au moment de la miction. Elles peuvent provoquer des infections à répétition. Ces troubles s’accompagnent aussi de douleurs engendrées par des lésions situées sur la vessie. Les dysuries sont également, quelquefois, la conséquence de l’atteinte des nerfs de la vessie par une endométriose de la cloison recto-vaginale.
Tu as souvent envie d’uriner et ne passe pas une nuit sans te lever? C’est probablement le signe de pollakiurie (mictions fréquentes). Elle peut provenir d’une atteinte sévère de la vessie en raison d’une endométriose profonde, ou de l’irritation de la vessie dans le cas d’une endométriose superficielle.
5. Les douleurs pelviennes chroniques
Début, milieu, fin de cycle… Les douleurs pelviennes chroniques ou permanentes (entre autres douleurs aux ovaires et autres contractions utérines), présentent chez 66% des «endogirls», sont difficiles à traiter. Elles sont ressenties au niveau du pelvis, soit la partie la plus basse de la cavité abdominale où se situent la vessie, les organes génitaux internes et e rectum. Elles peuvent co-exister avec d’autres pathologies douloureuses abdomino-pelviennes (côlon irritable, bladder pain syndrome, névralgie pudendale, fibromyalgie, douleurs musculo-articulaires, etc.).
Sources: endofrance.org, Livre de Nantcy Leone "Endométriose, PMA - Comment mieux vivre ton parcours ?"